L'écriture théâtrale

Pourquoi écrire pour les enfants, les adolescents, les jeunes adultes… et les moins jeunes ?

En charge de plusieurs ateliers théâtre entre 2005 et 2018, regroupant une vingtaine d’élèves enfants, (puis une trentaine, puis cinquante, puis cent…), je me suis rapidement trouvé à cours de textes à faire explorer à mes élèves, parfois très jeunes et néanmoins exigeants. De plus, je tenais à les impliquer, dès le plus jeune âge, dans le processus de création d’un spectacle, plutôt que de les cantonner dans la simple interprétation d’un rôle choisi arbitrairement pour eux, et qui ne correspondait pas forcément à leur désir.


Voilà comment j’en suis arrivé à écrire deux pièces par an, (puis trois, puis cinq, neuf…). Avec un cahier des charges de plus en plus précis au fil d’une expérience qui s’est déroulée sur une quinzaine d’années : certains éléments étaient choisis par l’élève (caractéristiques du personnage, importance du rôle et quantité de texte à mémoriser, lignes narratives générales du projet), d’autres leur étaient imposés (techniques scéniques à explorer dans le jeu, thématiques abordées dans la pièce, structure globale du projet).


En 2019, j’ai eu la joie de pouvoir écrire les pièces de mes anciens élèves de théâtre, confiés à une jeune formatrice (Tatiana Gusmerini pour l'association Entr'acte), avec laquelle la collaboration à distance a été fructueuse. Huit pièces ont ainsi été créées, en dialogue avec les jeunes élèves et leur metteure en scène.


Ce système de commande d’écriture ayant fait ses preuves, je le propose aujourd’hui à d’autres compagnie de pratique théâtrale amateure, qui désireraient participer à l’élaboration d’un spectacle qui leur ressemble, en s’adjoignant les services d’un dramaturge à leur écoute.

Comment ça marche ?

Les participants choisissent le thème général de leur pièce, son genre (comique, dramatique, policier, fantastique…). Chacun détermine les grands traits de son personnage, selon son désir. Pour les plus jeunes, ce choix peut être aiguillé par l’animateur en charge du groupe.


Lorsque ces éléments sont suffisamment clairs, développés, et que les élèves sont fixés sur leurs désirs, l’auteur propose un premier synopsis de la pièce, les grandes lignes de sa structure. Commencent alors les premières improvisations concernant la création d’un personnage à proprement parler, dans des situations qui peuvent être basées sur ce synopsis ou sur d’autres idées. Des traces vidéo de ces improvisations sont envoyées à l’auteur, qui va les observer, faire connaissance des élèves sur scène, évaluer leurs forces et faiblesses, peaufiner le plan, et livrer les premières scènes dialoguées. L’envoi des scènes s’effectue au fil de l’écriture, sur une durée de quelques semaines, ou de façon globale (mais le délai n’est pas le même, et la collaboration s’en trouve un peu faussée).


Une autre solution consiste à piocher dans le catalogue des pièces déjà écrites (il y en a 75…), et à réadapter quelques scènes en fonction des demandes des jeunes acteurs, de leur distribution, de leur capacité d’interprétation, du rééquilibrage de certains rôles… Ce travail d’adaptation est alors un peu plus rapide, mais permet quand même l’implication des participants, et leur travail d’improvisation sur la création de leurs personnages.